L'école des sorciers
"Pourquoi sommes-nous si touchés par la mort de Michael Jackson" ? Je cite une phrase souvent prononcée autour de moi depuis deux jours.
En pleurant le génie qui n'était plus que l'ombre de lui-même, nous pleurons l'enfant prodigieux des Jacskon 5 privé d'enfance par un père tyrannique, nous pleurons l'adolescent aspiré dans la spirale de la célébrité, privé de sa crise d'adolescence, enfin nous pleurons la star adulte rendue folle par le succès planétaire, privée de toute sa vie au final.
Dès la sortie de "Bad", quand l'être humain Michael commence à franchement partir dans le décor, l'artiste Michael est déjà mort. Les vingt ans qui suivent ne sont que l'interminable agonie de l'enveloppe corporelle qui l'abritait.
Comment en est-on arrivé là ?
Façonner un génie de toutes pièces qui aura apporté tant de bonheur à ses congénaires justifie-t-il de priver un enfant de sa vie d'enfant et saper ainsi sa possibilité ultérieure de vivre sa vie d'adulte ?
Quand la presse musicale puis le public encensaient le prodige de "Off the wall" puis de "Thriller", le prix payé par le petit Michael pour sa créativité était déjà connu par les initiés. Et la suite de sa trajectoire était prévisible.
Boycottons tous les épisodes d'Harry Potter, interdisons les concours de beauté et de mini miss et autres conneries du genre, laissons les enfants se construire à leur rythme, avec toute leurs imperfections assumées qui feront peut-être d'eux des adultes aptes à la vie en société.
Au lieu de visionner "Billy Jean" en boucle sur You tube, redécouvrons "Little miss Sunshine" ou relisons "La métaphysique des tubes" : nous ne pourrons pas rendre de plus bel hommage au petit Michael.