Dig !

Publié le par paquito

"Dig !"
Kézako ?

Le monde de ceux qui aiment la musique se divise en deux catégories : ceux qui ont vu "dig!" et ont découvert l'oeuvre du Brian Jonestown Massacre (BJM pour les avertis) et ceux qui le verront un jour et se diront "quelle crasse j'étais !".

Dig ! est un film documentaire qui au fil de 7 années de reportage suit les parcours divergeants du BJM et de son leader Anton Newcombe, d'une part, et des Dandy Warhols, d'autre part : au départ, la même effervescence ; à l'arrivée, créativité et radicalité vs habilité et compromission avec le music business.

Certains penseront : "oh, non ! encore du rock sur ces pages ! t'es vraiment un vioc qui fait semblant d'aimer la techno". Qu'importe, tel Anton je vous conchie (pour rester poli) : le génie et la subversivité dépassent les frontières de genre, j'assume ma tendance revival rock indé du moment.

Au fait.

Anton Newcombe est un ami, oui, mais un ami infréquentable et dérangeant, embarrassant, qu'on n'accueillerait pas volontiers sur son canapé convertible de salon. C'est l'anti White Stripes, l'anti Vincent Delerm, l'anti M, l'anti Dandy Warhols évidemment, l'anti bon client des Inrocks, l'anti caution des ados et post-ados, l'anti réconciliateur intergénérationnel des repas de famille.

Anton Newcombe est un génie musical qui maîtrise plusieurs dizaines d'instruments acoustiques tout en s'intéressant au numérique, c'est un tyran à la tête de son groupe, ou plutôt de ses groupes éphémères, en comparaison duquel Robert Smith passe pour un démocrate scandinave, il fait de la musique de façon prolifique et instinctivement et se fiche du succès commercial, il est hors mode et non avant ou après la mode.

A l'heure où j'écris ces lignes, Anton Newcombe est surement en train de casser la gueule à son bassiste sur la scène d'une salle minable du Missouri aux 3/4 vide car il lui reproche (avec mauvaise foi) de jouer faux, à moins qu'il ne soit en train de cuver ou de se coltiner son n-ième bad trip à l'héro dans je ne sais quel squat moisi.

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Brice Hortefeux n'entendra probablement jamais parler du BJM et c'est bien fait !

Anton Newcombe est l'exigeance et l'intransigeance perdues du rock, il est quasi-inconnu et pauvre aujourd'hui, et sera peut-être célèbrissime dans 20 ou 50 ans, à moins qu'on ne l'oublie à jamais et il s'en fout. Il est le meilleur de l'Amérique, inspiré par le pire de l'Amérique.

J'en arrête là car on ne parle pas de cet ami : on le regarde éberlué, on l'écoute subjugué, on le déteste et on l'aime tour à tour, à travers "Dig!" ou dans ses inombrables albums introuvables ... d'urgence !

Publié dans Le zami de la semaine

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C
Il m'a fallut au moins 5 min de recherche sur le net pour trouver un fichier à écouter.<br /> téléchargement terminé, je vais l'écouter ...
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P
good, good, ...je te passerai mon dvd du film, tu vas halluciner.