Chloé et les chics types

Publié le par paquito


Comme le temps passe !
La première prestation de Chloé en DJ set que j'ai pu avoir le plaisir de savourer doit maintenant remonter une dizaine d'années, quelque part entre le Concorde Atlantique et le boulevard Bonne Nouvelle. Déjà son élégance naturelle et sa nonchalance feinte ne manquaient pas de développer chez moi une fascination pour cette artiste qui allait se révéler hors du commun.

 

Sa discographie est peu prolifique mais essentielle : moins expérimentale qu'Ellen Allien mais tout aussi curieuse et dépourvue d'oeillères, Chloé a réussi sur deux mix essentiels publiés à 5 ans d'intervalle à marquer la scène électro de façon durable.
En 2004, I hate dancing confirmait dans son titre même la discrétion et l'humour de la DJ, mais démontrait dans son contenu sa capacité à nous faire s'extasier sur ce qui apparaissait à l'époque comme d'authentiques ovnis. En 2009, après la superbe production intimiste de l'album The waiting room (2007), Chloé nous surprend à nouveau avec le mix sensible et ébouriffant Live at the Robert Johnson's.

 

On stage, une décennie de passes d'armes glorieuses derrière les platines a confirmé l'étoffe de mon héroïne préférée des nuits parisiennes. Tantôt au Pulp aux côtés de Jennifer, revenant de Cologne les bras remplis de vinyls atomiques, tantôt en équipe avec le mentor Ivan Smagghe, toujours fidèle à son public en enchaînant les soirées à un rythme stakhanoviste, souvent dans le rôle ingrat de celle qui invite une notoriété étrangère, se coltinant les warm up et laissant aux autres la part belle des fins de soirée euphoriques.

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Ainsi en fut-il lors de cette récente soirée Closer au Rex, dont l'affiche prometteuse avait rameuté en masse tous les fans de l'axe Paris - Cologne - Berlin. Chloé à l'ouverture, hôtesse modeste et appliquée donnait un mix érudit et tonique qui ouvrait grand la porte à l'homme tant attendu, Superpitcher.
Pas bégueule, le lutin à la frange la plus hype de Kompakt nous rappelait qu'il n'est pas qu'une figure de mode. Attendant son tour sagement depuis le début de la soirée dans la cabine, Sascha Funke pouvait enfin en découdre sur le coup des 4h et nous emmener nous égayer sur les rives de la Spree.

Pendant que ses compères s'affairent, Chloé discute gentiment au bar avec les unes et les autres et je me retiens bien d'aller l'importuner. J'aimerais lui témoigner mon admiration sincère mais à quoi bon. Chloé ne se prend pas pour une star, Chloé est l'une d'entre nous, l'âme des soirées parisiennes, loin de la posture marketing Daft Punk - Justice (moins je me produis sur scène et plus je me la pète et plus on nous aime).

Chloé, c'est notre grande cousine prodigue qui nous rend visite plus qu'à son tour, les bras chargés de petits cadeaux délicieux. Elle entre discrètement en ayant peur de déranger et ce qu'elle ressent derrière son sourire mélancolique reste inaccessible. Pourtant elle nous donne tant. Avec Chloé, c'est Noël toutes les semaines.





Publié dans Le zami de la semaine

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I
<br /> Ce live de Chloé ne quitte la platine que pour laisser la place à celui d'Ivan Smagghe, cela prend une tournure pathologique. Bravo pour l'habillage post Copenhague !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> eh oui, le père noel est passé en avance cette année !<br /> <br /> <br />